Milène Giusti, Jean Luc Rose... Nous voyageons chaque année en Inde, nous déplaçant du Rajasthan jusqu’en Andhra Pradesh, en nous posant un moment dans le Gujarat. Tous les tissus que nous présentons sont tissés, teintés et imprimés en Inde. Nous les trouvons auprès d’artisans, regroupés autour de petites unités familiales, ou commerciales, d’associations, de coopératives. Ces tissus sont imprimés aux tampons de bois, certains aux cadres de sérigraphie et, pour une grande partie d’entre eux, ils sont teints avec des colorants d'origine naturelle, selon la tradition textile ancestrale.
Bien que l’industrialisation soit inévitable dans le domaine du tissage et de la teinture, avec la chimie qui tend à remplacer progressivement les colorants naturels, il existe encore, en Inde, une vaste communauté d’artisans, dont des tisserands, des teinturiers et des imprimeurs, qui perpétuent la tradition ancestrale du textile, vieille de quelque 5000 ans.
La production de tissus raffinés remonte aux origines préhistoriques du sous-continent indien. Les premières découvertes de tissus indiens – des fragments de coton garancés - ont été faites à Mohenjo-Daro, un site archéologique du III° millénaire avant J.C. situé au bord de l’Indus. L’utilisation de la garance, fixée avec un mordant, ainsi que la présence de cuves de teintures, attestent d’un développement très avancé des techniques de fixation des couleurs.
Impression de la bordure d’une nappe
Le motif floral rouge ainsi que les frises de même couleur qui encadrent la nappe ont déjà été imprimés à l’aide d’un premier tampon de bois. Il reste maintenant à appliquer le remplissage
vert à l’aide d’un second tampon. Une feuille de papier, placée sur la nappe à l’extrémité du tampon, protège la bordure opposée déjà imprimée. Le second tampon est évidé aux endroits
correspondant au motif précédent, afin de ne pas le recouvrir. Pour l’impression de cette simple bordure, deux tampons de bois ont donc été nécessaires.